L’Abominable – Navire Argo

L’Abominable est un laboratoire cinématographique partagé.

https://www.l-abominable.org/

Depuis 1996, il met à disposition de cinéastes et de plasticiens les outils qui permettent de travailler les supports du cinéma argentique : super-8, 16 mm et 35 mm. Le lieu fonctionne comme un atelier collectif où les machines qui servent à la fabrication des films sont mutualisées : un cinéaste peut y développer ses originaux négatifs ou inversibles, réaliser des trucages et des changements de format, faire du montage, travailler le son ou tirer des copies.

Ceux qui ont une connaissance des instruments forment ceux qui débutent. Après cet accompagnement, chacun devient autonome dans la réalisation de ses travaux et explore lui-même les possibilités techniques. Ainsi, sans sélection préalable des projets, sont produits des films d’une grande diversité, des performances cinématographiques «live» ou des installations utilisant le support film. L’ampleur de ce qui s’y réalise et la spécificité des pratiques font de L’Abominable un lieu de création original, un conservatoire vivant des techniques cinématographiques.

L’évolution de L’Abominable, comme de l’ensemble de ces laboratoires, témoigne d’une histoire en devenir. À l’ère où le numérique s’impose, des artistes récupèrent l’outil cinématographique des mains de l’industrie et se réapproprient l’ensemble du processus de fabrication. Cette autonomie nouvelle permet de réaliser des films en allant jusqu’à s’affranchir des circuits de productions et de financements institutionnels. Mais plus qu’une simple économie, elle permet, en se confrontant concrètement à la fabrication des images, d’utiliser de nouveaux outils, d’inventer des écritures singulières et de défricher des territoires inédits du cinéma.


Je deviens membre en 2014 du laboratoire cinématographique partagé l’Abominable à La Courneuve, devenu le Navire Argo à Epinay-sur-Seine. Nous nous soutenons entre cinéastes à travers la transmission de savoirs techniques, et d’encouragements mutuels pour la fabrication de nos films. J’y travaille la pellicule et j’utilise le banc-titre dont je me sers pour filmer les collages que je fabrique. Avec cette démarche je cherche à donner à voir des images abstraites, reflétant mon ressenti des mondes intérieurs de chacun de mes personnages ou sujets. Tout comme j’aime collaborer avec plusieurs chefs opérateurs ou ingénieurs du son pour le même projet, j’utilise différentes pellicules 16mm ou Super 8, bien souvent périmées que je récupère où je peux. J’aime travailler en argentique car c’est une image exigeante au tournage et à l’esthétique intemporelle, à l’image d’un rêve où l’on ne sait jamais vraiment où l’on est, ni où l’on va.